La maison où j'ai grandi

C’est un des endroits où j’ai passé le plus large de mon temps durant cette dernière année, à cause de la situation que nous sommes entrain de vivre aujourd’hui.
Depuis le début de l’année je cherche à porter mon travail sur le passage d’un état à un autre, dans ce cas-ci le passage d’enfant, adolescent à adulte. Ce passage où l’on quitte la maison familiale pour en construire une autre.

Le mot "maison" vient du latin mansionem, accusatif de mansio, le "séjour", d'où le "lieu de séjour" et l'"habitation".
L'expression "à la maison" signifie "chez soi", de même que "rentrer à la maison" est à mettre en lien avec le mot "bercail" qui signifie, de façon courante, la "famille", la "maison", le "pays natal".

Entre ces murs, j'ai grandi, j'ai appris, j'ai rêvé, j'ai pleuré, j'ai ri, j'ai menti, j'ai avoué, j'ai fait des choses que je n'aurais pas dû faire.
Certains en rêvent de ces grands mûrs, d'autres en construisent et quelques uns s'en
souviennent avec émotion, parfois même avec regret de "la maison".

J'aimerais porter mon travail sur le passage d'un état à un autre,
dans ce cas-ci le passage d'enfant, adolescent à adulte.
Ce passage où l'on quitte la maison familiale pour en construire une autre.
Je pense que j'arrive à cet instant de ma vie où je dois prendre mon propre envol.
Prendre mes ailes à mon cou et m'envoler, partir, voyager.
Mais partir ne veut pas dire "ne jamais revenir".

Le but, ce n'est pas de rester adolescent, mais c'est de vivre à l'intérieur son
adolescence pour aller vers l'âge adulte qui ne rime pas avec peur et ennui comme on
peut avoir l'habitude d'entendre mais qui est en fait une chance à vivre.

On nous montre aussi que c'est l'indépendance qu'on cherche à tout prix à atteindre
mais ce n'est pas le cas car nous sommes des êtres sociaux, dépendants les uns des autres.
L'important c'est l'autonomie par rapport à notre famille.
Lorsque l'adolescent peut agir librement sans se demander tout le temps si cela ne va
faire de peine à sa famille. L'adulte n'est plus soumis à l'autorité parentale.
Iel reste le fils ou la fille, mais n'est plus leur "enfant" au sens premier du terme

Mon travail est un peu comme un « journal dessin intime » sur ma maison.

Faire ce travail me permet d’avoir un regard neuf sur l’environnement dans lequel j'ai toujours vécu.
C’est comme prendre une photo, garder pour moi un instant d’observation et pouvoir la mettre sur « pause » en dessin.